Investir dans une vie heureuse

Un emploi mieux rémunéré avec des heures plus longues en vaut-il la peine ? Comment devriez-vous privilégier l’épargne pour l’avenir plutôt que de profiter de la vie aujourd’hui ? Devriez-vous louer ou posséder votre logement ? Est-il judicieux de payer pour une femme de ménage ? Vaut-il mieux vivre dans une maison plus grande avec un trajet plus long ou dans une petite maison à proximité du bureau ? Sortir au restaurant est-il un gaspillage d’argent? Un véhicule de luxe en vaut-il la peine ?

Les réponses à ces questions nous sont souvent livrées sur un plateau par notre cerveau primitif; nos processus de pensée rapides, intuitifs, impulsifs et émotionnels qui s’exécutent automatiquement avec relativement peu d’effort. Malheureusement, notre perception intuitive de la bonne réponse est souvent erronée. Notre système cérébral automatique est conçu pour rechercher le plaisir, éviter la douleur, adopter des comportements liés à la survie et impressionner les autres. Le cerveau automatique nous stimule à la dopamine et se soucie plus du prestige que du bonheur. Ceci, combiné à un barrage constant de publicités pour des biens matériels et à des comparaisons sociales optimisées de manière algorithmique, peut nous conduire vers un comportement immédiatement gratifiant, comme acheter des choses en ligne ou faire défiler TikTok, mais préjudiciable à notre bien-être à long terme.

Engager le cerveau limbique, les processus plus lents, plus délibératifs, logiques et exigeants requis pour la pensée réflexive et les calculs complexes est susceptible d’aboutir à de meilleures décisions. Malheureusement, ce n’est pas aussi simple que d’appuyer sur un interrupteur puisque les modèles mentaux nécessaires à ces réflexions ne sont pas connus de tous. À quoi ressemble une vie heureuse et comment l’argent en fait-il parti ? Bien sûr, toutes les décisions ne nécessitent pas une introspection profonde, mais prendre du recul pour réfléchir à ces grandes questions peut aboutir à des principes directeurs pour les grandes comme les petites décisions.

L’objectif de ce document est de fournir un aperçu des considérations non financières qui méritent d’être prises en compte dans les décisions financières. Chaque considération est associée à des questions que l’individu peut se poser ou poser aux autres parties impliquées dans le processus de prise de décision. Les décisions financières ne sont jamais objectivement bonnes ou mauvaises ; chaque décision doit être considérée pour ses avantages utilitaires, émotionnels et expressifs, et son impact sur le fait de vivre une vie heureuse. Une bonne vie ne se limite pas à l’accumulation de richesse et aux rendements ajustés au risque. Une bonne vie est, bien sûr, subjective, mais la recherche en économie et en psychologie fournit un éclairage intéressant. Encadrer les décisions financières dans l’optique d’une vie heureuse, mesurée par la satisfaction, plutôt que par les dollars dans votre compte bancaire ou d’autres biens matériels, est susceptible de conduire à de meilleurs résultats.