Le troisième trimestre de 2022 a été une autre période difficile pour les investisseurs, les marchés boursiers canadien et américain ayant tous deux perdu du terrain pendant l’été et le marché obligataire continuant de chuter en réponse à la hausse des taux d’intérêt.
Les banques centrales du Canada, des États-Unis et d’Europe ont toutes augmenté leurs taux de manière agressive et ne montrent aucun signe de relâchement dans leur détermination à réduire l’inflation. Les discours incisifs sur l’inflation du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, en particulier, ont accru les craintes des investisseurs que les hausses de taux ne provoquent une récession mondiale.
Le marché américain est revenu en territoire baissier en septembre, tandis que la baisse des prix du pétrole et d’autres matières premières a réduit la surperformance des actions canadiennes au début de l’année. Néanmoins, la force relative du marché canadien et du dollar canadien a amorti les pertes de portefeuille subies par les actions américaines et internationales.
Depuis le début l’année jusqu’au 30 septembre, les actions canadiennes ont baissé de 11,2 % et les actions américaines de 18 % en dollars canadiens (24,6 % en dollars américains). Le marché obligataire a poursuivi sa série de pertes rarement observées en réponse à la hausse rapide des taux d’intérêt. Le marché obligataire canadien était en baisse de 11,8 % à la fin septembre, tandis que le marché obligataire mondial (couvert en dollars canadiens) était en baisse de 12,3 % depuis le début de l’année. Les obligations à court terme ont été moins durement touchées, ne reculant que de 4,7 % depuis le début de l’année.
Une grande histoire en 2022 a été l’impact des fluctuations monétaires sur l’économie mondiale et les rendements des investisseurs. Le dollar américain s’est renforcé par rapport à toutes les principales devises en septembre et a maintenant augmenté de près de 20 % par rapport à un panier de devises pondéré en fonction des échanges cette année.
Les gains du dollar étaient en réaction aux hausses de taux passées et prévues par la Fed ainsi qu’à une fuite vers la sécurité dans un contexte de turbulences géopolitiques causées principalement par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
La forte appréciation du dollar a masqué la performance relative des bourses internationales développées et émergentes. Certes, les marchés internationaux ont été durement touchés cette année, mais ils se sont relativement mieux comportés que les actions américaines en termes de monnaie locale.
Les actions internationales des grandes et moyennes capitalisations développées sont en baisse de 20,7 % en dollars canadiens (14,5 % en devises locales) et les marchés émergents sont en baisse de moins 20,5 % en dollars canadiens. Bien que ces chiffres ne plaisent pas aux investisseurs canadiens, ils ne sont pas si éloignés de la performance du marché boursier américain cette année.
De nombreux investisseurs supposent que la force du dollar américain combinée à des problèmes économiques et géopolitiques entraînerait une performance encore pire sur les marchés internationaux. Mais il est important de se rappeler qu’un dollar fort n’est pas une mauvaise nouvelle pour les marchés internationaux. Les entreprises qui négocient sur ces marchés ont souvent des opérations mondiales où elles gagnent des dollars américains qui augmentent leurs bénéfices lorsqu’ils sont convertis en devises locales.
Les forces compensatoires agissant sur les marchés sont trop complexes pour être résumées simplement. Comme je l’ai expliqué dans cette chronique, je continue de croire que les actions des marchés internationaux et émergents sont un élément essentiel d’un portefeuille largement diversifié.
Il est indéniable que ce n’est pas une période facile pour les investisseurs. Cependant, c’est pour des moments comme ceux-ci que nous préparons un plan financier où une répartition prudente de l’actif, une large diversification et un rééquilibrage périodique contribuent tous à la gestion des risques et au positionnement des portefeuilles pour récolter des gains lorsqu’ils se présentent.
En ces temps troublés, il est particulièrement important de se rappeler à quel point nous devons être reconnaissants au Canada. Je vous souhaite à tous une bonne Action de grâce en famille et entre amis.