Alors que nous entrons dans les mois d’hiver et la fin de 2020, il semble clair que cette année restera dans l’imaginaire populaire comme l’une des pires des temps modernes, en fonction de la pandémie de COVID-19.
La deuxième vague d’infections prévue est là et, malheureusement, elle nuit non seulement à la santé de nombreuses personnes, mais elle impose des confinements partiels qui restreignent notre capacité à socialiser, à profiter de divertissements et à pratiquer nos activités préférées.
Sur le plan économique, la récession provoquée par la COVID a entraîné d’immenses difficultés pour les Canadiens qui ont perdu leur emploi et leur entreprise. C’est une période stressante, comme en témoignent les signes inquiétants d’une prévalence croissante des problèmes de santé mentale.
Toutefois, si les raisons d’être pessimiste ne manquent pas, il y a aussi un risque à perdre de vue les véritables multiples volets du problème et les nombreuses raisons d’être optimistes quant à l’avenir.
Certes, le marché boursier américain a vu des raisons d’être optimiste cette semaine, atteignant des niveaux records en réponse aux données prometteuses sur un vaccin de premier plan du géant pharmaceutique Pfizer et l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis.
De plus, en soulevant le capot de l’économie, vous pourriez être surpris par les signes encourageants qu’on y trouve, du moins par rapport aux jours sombres du printemps dernier. Même à l’époque, les gens peuvent avoir eu une vision déformée de la gravité de la situation en fonction de la manière dont les données économiques sont présentées.
Certes, la fermeture quasi totale de l’économie a été un coup dévastateur, mais la baisse largement rapportée de 38,7% du PIB du deuxième trimestre est un chiffre annualisé, ce qui signifie que ce serait la baisse si le rythme des pertes se maintenait pendant une année complète.
Selon Statistique Canada, la baisse réelle du premier au deuxième trimestre était de moins 11,5%. C’est encore historiquement mauvais, mais cela ne laisse pas entendre à l’observateur occasionnel que plus du tiers de la production économique du Canada a été anéantie, comme le fait le chiffre annualisé.
De plus, l’été a été le théâtre d’une solide reprise. On estime actuellement que la croissance au troisième trimestre a été supérieure de 10,3% à celle du deuxième trimestre, soit 47,8% en rythme annualisé. Comme vous pouvez le voir à nouveau, le fait d’annualiser un quart des données crée un titre beaucoup plus sensationnel!
Les économistes s’attendent à ce que le rythme de la reprise ralentisse avec l’introduction de mesures de confinement en réponse à la deuxième vague de la COVID. Et il est important de se rappeler que la reprise est alimentée par les généreux programmes de secours du gouvernement.
Pourtant, le PIB a atteint 96% de son pic d’avant la pandémie et l’emploi est revenu à 97% de son niveau de février, ce qui est meilleur que le rebond des États-Unis à 93%. En effet, le Canada a fait un bon travail de contrôle de la pandémie par rapport aux États-Unis et aux principaux pays européens, malgré quelques faux pas tragiques, comme ce qui s’est produit dans les CHSLD du Québec.
Le marché immobilier et les ventes au détail ont été étonnamment solides, soutenus par des niveaux élevés de revenu disponible, en partie grâce à ces programmes de secours gouvernementaux. De l’autre côté de la médaille, certains secteurs continuent de connaître des difficultés, notamment l’hébergement et la restauration, les arts, les divertissements et les loisirs.
Nous sommes toujours dans une situation difficile et, bien entendu, nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Mais il est important de garder une vision équilibrée et de maîtriser nos émotions. Céder à un pessimisme excessif a conduit de nombreuses personnes à prendre des décisions irréfléchies, y compris à abandonner leur plan financier, ce qui est regrettable.
Même dans les pires années, nous avons beaucoup de raisons d’être reconnaissants ici au Canada, et c’est bien d’y réfléchir pendant que nous attendons des temps meilleurs.